dimanche 6 janvier 2008

Compte-rendu visite Darou Rahma

5h du matin heure de Dakar, nous sommes déjà debout pour aller sur le site du projet éco-village. La circulation devenue infernale dans la capitale sénégalaise nous oblige à quitter Dakar avant le lever du jour pour profiter de la fluidité du trafic. Après trois heures de route, nous arrivons à Darou Rahma à temps pour le petit-déjeuner. Le paysage est désertique, c'est frappant, surtout après la foule de la capitale. Nous sommes frappés par la propreté des villages que nous traversons. Ces villages peuvent être décrits comme suit: ce sont des groupes d'habitations regroupés autour d'une clotûre qui se dessinent environ chaque cinq kilomètres. Parfois ces habitations disparaissent laissant un paysage de buissons et de folles herbes parsemés parfois de baobabs, arbustes ou tamariniers. Aux alentours pas de voitures ou très peu garées de temps en temps devant un village. Certains villages un peu plus grand disposent d'un magasin d'alimentation qui vend les produits locaux et importés. Ces villages restent dérisoires face au nombre de bourgs existants. Nous n'avons pas vu d'entreprise locale dans les villages mais des plantations peu luxuriante souffrant malgré la saison du manque d'eau. La seule source de revenu est donc l'agriculture. Depuis des années, ces populations vivent de la culture d'arachide et de niébé (féculent comparable au pois chiche). De la même manière, on remarque que les villages situés non loin d'agglomérations de plus grandes tailles survivent en installant des petites structures dépendantes de ces villes et des produits qu'elles importent. A titre d'exemple, à Thiés, il y'a des boulangeries,restaurants, ect...qui alimentent les villages avoisinants, qui eux n'ont pas de four à pain et attendent d'être livré par le "boulanger" (en réalité une petite cantine approvisionnée en pain) du coin.
Pour en venir à ce qui nous intéresse, Darou Rahma est situé à une vingtaine de kilométres de la ville de Louga et à 57 kilomètres de Saint-Louis. C'est le seul village aux alentours disposant d'un centre de santé. Centre, qui a dû être fermé et qui est actuellement en cours de rénovation pour agrandissement. A première vue, l'endroit ressemble à un terrain vague. En réalité c'est le point de repère pour toutes les populations alentours, espoir pour un développement endogène. Les installations jusque-là réalisées proviennent de gens du pays organisé autour d'un donateur local. Ainsi, il y'a une salle de conférence, ou nos ateliers de formation pourront être tenus, un hangar pour le stockage des récoltes et ou pourront être installés des panneaux solaires, un centre de santé bientot en service. Il y' a déjà de l'eau grâce aux puits alimentant des bassins. L'idée est de faire du village le poumon économique de la région.
Dans le même ordre d'idée, le comité de gestion du village a décidé de mettre en place un système semblable aux tontines. Ce système servira après récoltes et paiement des paysans de financer individuellement les projets d'entreprises les plus pertinents pour la création d'emplois qui ménera à terme une autonomie de la zone. Nous soutenons cette initiative des populations qui s'inscrit dans notre logique de non-assistanat.
Dans toute la zone, nous avons noté la présence de plusieurs éoliennes, fonctionnant parfaitement grâce à la proximité de la mer. Le bétail permet d'obtenir du fumier, mais aussi une force de travail (traction). Cette agriculture encore assez traditionnelle n'utilise pas d'engrais chimique.

Les puits sur le site ont 30m de profondeur et 9m d'eau. Ils donnent lieu à deux bassins situés à proximité de la résidence. Le système est drainé par un âne qui tire sur la corde et approvisionne ainsi les bassins en eau. Grâce au projet, ce sont les éoliennes qui approvisionneront ces bassins.
Un fil barbelé est posé sur 100m2 pour l'élevage du bétail. Il y'a également un jardin ou fleurissent des piments verts.
Les travaux d'agrandissement du Centre de santé incluent des toilettes, bureaux, un accueil, des salles de soin et une maternité. Les travaux touchent bientôt à leur fin. Pour cause de travaux, la pharmacie est fermée. Sur le mur de la pharmacie, on peut voir un dessin de sensibilisation pour éduquer au danger de la vente des médicaments de rue. L'image incite à se rendre en pharmacie pour se soigner. Le comité de gestion du village estime que c'est un bon moyen visuel de faire passer un message. Pour les ateliers de formation, il préconise également des pièces de théâtre.
Situation: il n'y a pas d'habitants dans le village (ou les zones qui nous sont affectées). Dans cette partie, il y'a le centre de santé, l'ancien centre et sa pharmacie, la salle de conférence, une habitation maire contenant un hangar, des puits (installations forages et bassins), du bétail et deux hommes chargés de l'entretien. Nous souhaitons installer des panneaux solaires dans l'habitation maire qui servira de hangar pour une bonne conservation des stocks. Comme nous l'avons dit plus haut, Darou Rahma est entouré d'une vingtaine de villages ne bénéficiant d'aucune infrastructures. Le site serait la zone de travail pour les populations paysannes avec un établissement pour les ateliers et un autre pour les soins. Il ne faut pas négliger le travail que feront ces populations. Pour une agriculture bio, elles privilégient le fumier des animaux, le défrichage sans brûlure de masse et des semences de premier choix. La température moyenne au milieu de la journée avoisinne 32degrés. Le comité de gestion a voulu diviser le travail comme suit: les hommes constitueront la main d'oeuvre pour les infrastructures, tandis que les femmes seront chargés de l'agriculture aidées ponctuellement par les hommes pour les gros travaux. Dans la région, les femmes ont un rôle majeur dans le foyer, et sa gestion. Voilà pourquoi les rôles sont divisés comme suit. Bien sûr pour ce type de questions, nous pensons qu'il appartient au comité de prendre ces décisions.

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